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Objectif sport
1 avril 2009

C'est le pompon !

Le monde marche-t-il sur la tête ? Alors que l’heure est indéniablement à une certaine forme d’optimisme, même si des esprits chagrins ou tatillons mesureront leur enthousiasme, on nous ramène déjà à de funèbres besognes : désigner qui, de « Titi » ou de Ribéry, le supporter des Bleus préfère… Petit rappel des faits.

Au lendemain des deux victoires contre la Lituanie, rien n’était parfait : il y avait des faiblesses tenaces, des choix discutés, des motifs sérieux d’irritation. Mais ce serait tirer un trait sur ce qui a fonctionné et sur ce que l’on n’avait plus vu depuis… 2006. Déjà.

En deux mots : Patrice Évra. À lui seul, il a symbolisé une part du football que j’aime. Il n’a pas été l’ombre de celui qu’il est à Manchester, n’a pas économisé son énergie. Je n’ai pas compté le nombre de dédoublements proposés sur la gauche – et sur la droite – et les solutions offertes, d’un coup, au porteur du ballon. S’il ne fallait retenir qu’une chose, ce serait celle-là. J’ai aimé la présence, le rythme tenu malgré une pelouse en piteux état. La prestation de Toulalan et la sécurité offerte par une défense centrale qui, il est vrai, n’a pas été sollicitée – vissons une fois pour toutes Squillaci à ce poste !... Le premier des deux matchs (oublions le second) m’a fait penser à ces rencontres laborieuses, gagnées en frottant les murs, mais gagnées quand même. Ces matchs où, finalement, le résultat compte plus que la manière, sans que la manière ne soit totalement négligée non plus. Ce genre de rencontres comme il existe toujours, même dans les périodes les plus fastes, où l’équipe de France dominait le monde.

Évidemment, le onze d’aujourd’hui a davantage de défauts que le onze d’hier, et les comparer n’a aucun sens. Mais il ne faudrait pas se laisser prendre au piège du perfectionnisme que, le passé aidant, l’on associe à ces Bleus de rêve dont on a foncièrement oublié les accrocs. Se souvient-on par exemple, à l’Euro 2000, de la victoire arrachée – au sens le plus littéral du terme – contre le Portugal ? Ce serait faire un sacrilège, noircir un tableau idéal ; mais toutes les histoires écrites ont leurs ratures.

L’équipe de France est en construction, véritablement, et on doit comprendre ce que cela veut dire. De nouveaux joueurs sont là, et il y en a tant. Des jeunes, surtout – combien ont moins de 24 ans ? Et si les choix de Ray sont malheureusement du pain béni pour les amateurs de foot – moi le premier –, j’ose dire que j’ai aimé ce que j’ai vu, pour la première fois depuis longtemps. C’était un peu comme si l’on regardait une femme étourdie et malgré tout séduisante, et dont les défauts apparaissent seulement avec l’usure du temps.

C’est fou : j’ai même été d’accord avec un choix tactique de Domenech !

« Luyindula en Lituanie ». Ca ferait sans doute un bon slogan pour la campagne publicitaire d’une agence de voyages low cost, ou un titre moyen pour un livre pour enfants… De là à imaginer une convocation du Parisien, même de dernière minute, c’est une hérésie. Une fois digérée l’annonce, toutefois, est-il juste de continuer à s’emporter contre sa titularisation ? Est-ce fondé ? Si l’on en reste à un 4-2-3-1 auquel le sélectionneur voue une foi déraisonnable – je pense que, fondamentalement, nous n’avons pas les joueurs pour appliquer un tel schéma de jeu ou, plus exactement, que rester enfermé dans ce milieu à trois têtes nous conduit à sacrifier des joueurs dont on ne peut pas se passer –, le choix de Luyindula s’imposait. Sauf à exiler Ribéry sur un côté sur lequel il ne joue qu’à contrecœur – « pour rendre service », ce qui est sensiblement la même chose. L’ancien Lyonnais joue naturellement à droite, quoiqu’il ne soit pas à strictement parler un spécialiste du poste. Mais le choix était, tout compte bien fait, sans doute le moins pire : celui d’un attaquant aimanté, plus ou moins, par ce côté de terrain – qui aurait été Govou, s’il avait récupéré son genou ; ou Ribéry, si l’on pouvait en faire l’économie à gauche ; ou Briand, si la partie n’avait pas été remise pour lui ; ou Gameiro, s’il avait été sélectionné.

Gameiro… Marseille n’y avait-il pas pensé il y a un an ou deux ? Il serait bon de s’y intéresser à nouveau…

Pour casser mon enthousiasme, voici que le site de l’Équipe, au sortir d’une seconde victoire, sonde ses internautes pour les diviser, encore. Alors que la soirée a été belle, plus que par le résultat que par autre chose, que le Stade de France est redevenu le Stade de la France, a agité en continu ses drapeaux et fait la fête à ses joueurs (on oubliera les quatre minutes de sifflets d’imbéciles, passé la 53e minute de jeu), on nous demande maintenant de choisir entre deux leaders de l’équipe. Choisir celui que l’on préfère ! Ribéry ? Henry ? Choisir, et donc exclure - clin d'oeil à Bergson.

Pour la petite histoire, c'est le premier qui a remporté la mise, écrasant les suffrages. Il y en a donc que ça excite de participer à ces sondages... Et ça n'est même pas un poisson d'avril.

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Commentaires
C
"femme étourdie et malgré tout séduisante, et dont les défauts apparaissent seulement avec l’usure du temps"<br /> Tu parles de qui, là!! C'est scandaleux!
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