... Pardon, je voulais dire "tout hérissés". La faute à un match de fin de journée, un combat pour une place en finale à Roland Garros entre le roi que tout le monde aime - même le Français, pourtant si régicide - et un jeune Del Potro absolument fracassant.

Tout était réuni, la fatigue d'une journée de travail et la posture dans le canapé, la bière à la main, aussi expressif qu'un Al Bundy de légende. Et le suspense. Les coups de raquette de l'Argentin étaient comme des coups de massue, frappés sur les bandes. Le champion était mal en points, en jeux et en sets. Ca commençait à sentir le roussi. Et puis, à l'expérience, au moment où le dernier tour de vis aurait dû être donné, la jeune pousse s'est tendue. Ses premières balles ont cessé de faire mal, sauf au filet, et le jeu, d'un coup, est devenu trop long. Roger Federer sait tout ça et, alors qu'il commençait lui-même à se raidir, il a commencé à mener le jeu, à balader l'adversaire avec une classe professorale. Les jeux se sont faits des perles, que le Suisse a enfilées les unes après les autres. Le public que l'on entendait plus est sorti de sa torpeur - c'est l'un de ces mystères qui me dépassent, voir Roger fédérer autant.

Le reste fut - presque - une formalité. Mais par quelle magie ce match a-t-il pu échapper à celui qui a dominé tellement les échanges ?

La hargne. La hargne du champion revenu de loin, comme en huitième de finale, où il fut mené deux sets à rien contre Haas. On le sent revivre. La poignée de mains entre les deux combattants marquait un respect et une admiration énormes et réciproques. Les tennismen se sont arrêtés vingt secondes au milieu du court, quand les gens autour applaudissaient, pour échanger sans animosité. Le champion a attendu la sortie du défait.

Voilà. Voilà ce qu'est le sport, et voilà ce que j'aime.

Les poils du hérisson

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