Pour beaucoup, le nom d'Antoine Kombouaré est associé à deux "choses".

La première, c'est un coup de tête terrible qui fait encore trembler les gradins du Parc, un jeudi soir de coupe d'Europe contre le grand Real. Pas le genre de coup de boule donné à un torse bleu-des-Alpes, mais un geste de légende, entré dans la mémoire collective - la mémoire nationale, du moins. Un coup précédé d'une détente phénoménale et précédant un but, le filet qui vibre et les cris de victoire. Le genre d'action qui, à tort ou à raison, résume toute la carrière d'un joueur et suffit à le débaptiser pour devenir le "Casque" qui s'ignorait "d'or"...

La seconde, c'est un coup de sang. Ou plutôt, des coups de sang. L'ancien défenseur est devenu un coach réactif, multipliant les dérapages incontrôlés. Chaque fois, pour une cause qu'il voudrait noble. Chaque fois, pour assurer la défense de ses joueurs. Chaque fois, pour dénoncer les injustices et les erreurs d'un corps arbitral aux jugements parfois approximatifs, quand ce n'est pas pour crier au loup quand un président de club - par ailleurs, fin communicant - s'enferme dans la loge des hommes en noir à la mi-temps d'un match tendu.

Défenseur, donc, jusqu'au bout des ongles, jusqu'au pointu - qu'entre nous, il maîtrisait à la perfection.

Ce matin, Monsieur K. a de nouveau aboyé après que Christian Gourcuff a très justement soulevé le cas Makélélé - devait-il le faire par la voie médiatique ? Quelle autre voie, pour porter loin ses mots ? L'entraîneur de Lorient a déploré l'immunité de l'ancien Bleu, qui bénéficie d'un traitement de faveur ou, si l'on préfère, dont le bilan fautes/sanction apparaît nettement à l'avantage du milieu parisien. Ce type de clémence réservée aux seigneurs de la NBA, quand les boss de la ligue américaine ont gagné le droit, par leur nom et les bagues qu'ils portent à leur doigt, d'avoir les coups de sifflet pour eux. Concernant Claude Makélélé, on ne compte plus le nombre de fautes parfois grossières et souvent volontaires. Des gestes mauvais, dans son sens le moins flatteur. Un trait commun à toutes ces anciennes gloires du football qu'on voit décliner. Ce n'est pas un manque de respect que de le dire ; c'est un mensonge que de le nier.

Voici donc le crime de Monsieur G. La réaction ne s'est pas faite attendre, Coach "Casque d'or" se déchaîne dans les colonnes de L'Equipe : "Il y a des choses qu'un éducateur n'a pas le droit de dire. Je suis outré (...). Qui est-il pour se permettre de dire que Claude Makélélé est en fin de carrière (Monsieur K., au risque d'attirer vos foudres, la datation au carbone 14 aboutirait aux mêmes conclusions...) ? Un peu de respect tout de même (...). Christian Gourcuff est quelqu'un de très intéressant quand il parle de jeu. Qu'il s'y tienne. C'est une pleureuse (...). Qu'il dégonfle son cigare". Ajoutant, sur les ondes prise en otage par Luis Fernandez, que "ce genre de mec mérite des claques dans la gueule"...

Atterrant. On n'en attend pas moins d'un défenseur moyen de D1 ; tout dans la mesure et la poésie...

Le monde marche sur la tête, Makélélé, sur ses adversaires, et Monsieur K., sur ses détracteurs. Tout est à sa place. Bien tristement.

Défenseur dans l'âme

Partager cet article