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Objectif sport
13 janvier 2011

Pour l'Histoire

Hier, des Français en costumes et chaussures vernies sont descendus de l'avion. Qu'y a-t-il d'exceptionnel ici qui mérite d'être relevé ? Rien, si ce n'est que le spectacle de leur descente ramène les observateurs à une réalité plate et peut-être décevante : non, les Experts ne savent pas encore voler par leurs propres moyens.

Comme avant toute grande compétition, au moment de se risquer à montrer le nez dehors, il y avait de la décontraction chez les uns et une forme de concentration, déjà, chez les autres. Mais, même fermés, les visages ne laissaient alors transparaître aucune vraie tension. Pas celle, en tout cas, qui paralyse les jambes, qui assèche la bouche à force de déglutir à tout bout de champ et qui va jusqu'à vous faire rater le geste le plus anodin, répété un bon millier de fois depuis les bancs de l'école. Non, pas de bras mous visibles ou diagnostiqués, pas de regards timides, mais un bloc humain tout entier tourné vers un objectif historique.

La France et ses cousins

Kristianstadt_arenaOn ne reviendra pas sur la promesse que ces hommes nous ont faite avant de partir, après avoir emporté sur le fil leur dernière confrontation avec leurs meilleurs ennemis croates. Demain, échange des beaux souliers contre une paire d'Adidas hi-tech à étrenner pendant 60 minutes sur le revêtement synthétique de la Kristianstad Arena. Avec, à l'épuisement du chronomètre, l'obligation de gagner contre des Tunisiens dont on peine à imaginer l'absolue sérénité en cette période de trouble, de l'autre côté de la Méditerranée. S'ils se remettent de cette épreuve, les joueurs du Maghreb devront miser sur un physique de déménageur et une parfaite connaissance du handball hexagonal pour espérer contrarier nos Bleus. Espérer, car si le sport n'est pas avare en surprise, celle-là ne semble pas prête d'arriver.

Qui ? Qui, donc, pour se mettre sur la route du titre ? On l'a déjà dit, on ne voit pas même l'ombre d'un bout de tapis où se prendre les pieds.

Olive et Tom version handball

Il est vrai qu'en l'absence de Guillaume Gille, Karabatic est le seul meneur de l'équipe et qu'en cas de pépin ou de grosse fatigue, les solutions de remplacement sont pauvres. Mais le porte-drapeau de cette génération dorée connaît ces grands rendez-vous sur le bout des phalanges et il ne les rate jamais. Bien sûr, les autres équipes ont aussi leur chouchou, une star capable de changer la physionomie d'une rencontre : Balic pour la Croatie, Stefansson en Islande ou Anderson, le régional de l'étape.

balic_and_cie

Le premier est le joueur par excellence, fin et vicieux à souhait - je vous ai déjà dit que, pour briller au handball, il fallait être une teigne ou une crapule ? Son palmarès individuel n'a quasiment pas d'équivalent. Régulièrement distingué comme l'un des meilleurs au monde depuis 2003, il est le rival de Karabatic, son frère jumeau.

Le grand et tout aussi dégarni Olafur Stefansson a sans doute le bras gauche le plus puissant et le plus précis du circuit et il a porté l'Islande à lui seul sur la 3e marche européenne en 2010. Sans contestation possible, le meilleur arrière droit au monde. Quant à Kim Anderson, ancien coéquipier de Karabatic à Kiel, il sait tout faire bien qu'il tarde à devenir le génie que toute une nation attend. Ni l'un ni l'autre, néanmoins, ne pourront venir à bout du collectif français, imposant et rodé, dont le dernier argument - Thierry Omeyer - est aussi, souvent, le plus décisif : Stefansson marquera (le duel direct et inédit entre le gaucher et Jérôme Fernandez promet !), mais, comme à chaque fois, ses partenaires ne suivront pas la cadence. Et le Suédois sera à l'image du peuple qui le portera d'une voix : vite écoeuré par le harcèlement de la défense bleue et les arrêts à répétition d'un gardien multi-sacré.

En clair, ce n'est pas de ce côté-ci que la lumière viendra. De l'Espagne, alors ? De l'Allemagne, de Kraus ou de Jansen ? Leur force à eux, c'est l'équilibre, le collectif : aucune tête ne dépasse plus vraiment (Talent Douïchebaev n'est plus - heureusement - le demi-centre de l'Espagne) et le ballon circule jusqu'aux ailes où des machines humaines sont programmées pour scorer dans des angles impossibles... L'école germano-espagnole a, en effet, évolué et les deux nations ont appris, maintenant, que la bataille ne se gagnait pas seulement au milieu, avec les pivots ou les arrières. 

Personnellement, je dois dire que ce profil pose d'emblée un problème : à l'idée de collectif fondu colle comme un maudit Sparadrap l'idée de moyenne ; une moyenne qui paraît forcément basse tant elle est inférieure d'un cran ou deux à la moyenne de référence fixée par les irréductibles Gaulois.

Je persiste et signe : à part la Croatie, il ne peut rien arriver de pire à la France. De pire et de mieux. Quoique, à la réflexion, je corrige : il ne peut rien leur arriver du tout

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Commentaires
R
quand enfin débutera le mondial pour les ptits français, qui semblent quand même s'embêter un peu en ce 1er tour
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