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Objectif sport
12 juillet 2010

Dream team

On aime le sport.

En règle général.

On aime le pratiquer, le regarder, le lire, l’écrire, le parler.

On est absorbé toute l’année par les championnats, les coupes, la ligue des champions, le football, le basketball, le handball, le tennis, les matchs, les résumés, les commentaires, l’Equipe, France Football, Infosport, NBA.com et bien d’autres encore…

Plusieurs heures par jour, dix mois par an.

Dix mois…

Et un vide.

Le néant estival.

Le paradoxe de l’amateur d’émotions sportives.

Durant l’année, on ne peut bien évidemment pas suivre l’intégralité de l’offre médiatique. On se réjouit de profiter de vacances bien méritées pour se reposer et profiter des instants de loisir que l’on n’a pas d’habitude pour combler notre faim d’exploits en tout genre.

Et c’est exactement à ce moment là que la source se tarit.

Frustré durant l’année par l’impossibilité de suivre toute l’offre qu’on lui propose, l’amateur en costume-cravate se transforme en vacancier en short-tongs non moins frustré par le gouffre béant qui s’ouvre devant lui.

Il ne lui reste qu’une seule branche à laquelle se raccrocher, une lumière dans le néant.

Le mercato.

Pour les non-initiés, le mercato est la période pendant laquelle les transferts de joueurs sont autorisés.

Comme vous pouvez le constater dans la définition, le mercato n’est pas du sport.

C’est une période durant laquelle les dirigeants, les agents, les propriétaires prennent le pouvoir.

Une période politique et financière.

Alors, pourquoi, nous autres, amateurs du beau geste, du fairplay et du talent, pouvons-nous être autant absorbés par ce feuilleton politico-financier ? 

Est-ce dû uniquement au désert médiatique de l’été en matière d’offre sportive ?

Sommes-nous intéressés par la nomination d’Hélène Freyssen au poste de directrice déléguée du groupe Havas, ou de Christian Charreire à la direction de Valipost ?

Non.

Pourtant, ce sont également des transferts.

Cela irait finalement plus loin que l’absence d’offre ?

Oui. Si on ne s’intéresse pas à ces nominations, c’est qu’elles ne nous font pas rêver.

Le mercato est de l’ordre du fantasme.

On a tous déjà imaginé ce que pourrait être l’équipe ultime du moment. Et si Ronaldo jouait avec Messi ? Et si Gerrard jouait avec Essien ? Et si Kaka signait à Madrid avec Ronaldo ? C’est ce qui est arrivé l’année dernière. Cela fait fonctionner notre imagination, et nous fait trépigner d’impatience devant la saison qui s’annonce.

helvetica, sans-serif; font-size: 16px;">Dans le footbal, tout est possible. Tout est question d’argent. On peut tout imaginer.

C’est le seul sport collectif qui est dans ce cas là. Le hand, le volley et, surtout, le basket n’apportent pas cette dimension fantasmagorique.

Dans le basket, c’est même encore plus compliqué.

Les transferts n’existent pas en tant que tel. On ne peut procéder que par échange, et encore faut-il que l’équilibre financier soit respecté.

Par conséquent, un joueur majeur ne peut être échangé que contre un autre joueur majeur. Ce qui ne permet pas le fantasme d’une équipe imbattable dans laquelle serait regroupée cinq ou six joueurs extraordinaires.

Seul un joueur en fin de contrat peut aller où il veut. Il faut pour cela que l’équipe qui l’accueille ne dépasse pas la masse salariale maximum. De plus, le joueur concerné peut toujours gagner plus dans son équipe actuelle. En effet, il existe en NBA des salaires maximum qu’on ne peut dépasser, et ces salaires sont majorés pour l’équipe qui souhaitent conserver son joueur.

Enfin, la draft, le système qui permet aux plus mauvaises équipes de la NBA de choisir les meilleurs jeunes, entraîne un rééquilibrage des forces.

Compliqué, n'est-ce pas?

Il est donc rare que les meilleurs joueurs de Basket changent d’équipe. Ils prolongent leur contrat avant que celui-ci n’arrive à terme et restent pour gagner le plus possible.

C'est un fait. Parmi les meilleurs joueurs actuels, ceux qui font gagne r des matchs, combien ont été transférés? Bryant, James, Wade, Bosh, Duncan, Nowitzki, Howard, Rose, Devon Williams, Stoudemire, Roy. Ces basketteurs d'exception ont tous été draftés par leur équipe actuelle. On ne parle pas ici de Devin Harris, Stephen Jackson, Danny Granger ou Elton Brand, qui sont de très bon joueurs, mais pas de ceux qui vous font gagner des titres.

C'est donc un fait. Les meilleurs joueurs restent dans l'équipe dans laquelle ils ont éclos. La Draft serait par conséquent le seul moyen d'attirer un joueur majeur.

Il y a bien sûr quelques exceptions. C'est le cas du Shaq quand il est passé d'Orlando aux Lakers au sommet de sa gloire, ou de Billups en 2002 et Nash en 2004. Tous trois étaient free agent, c'est à dire libre de signer où ils le souhaitent. Très bonne affaire pour les franchises qui ont réussit ce coup.

Pour autant, enrôler un free agent n'est pas toujours signe d'opération fructueuse. On pourrait croire que la course à l'agent libre est une négociation. Il n'en est rien. C'est une vente aux enchères. A l'exception près que ce n'est pas le "propriétaire" de l'objet qui décide du prix, mais l'objet de la vente lui-même qui décidera de sa destination. Conséquences ? Des joueurs signant des contrats mirobolants, bien au dessus de ce qu'ils valent réellement, et des franchises bloquées par des contrats longues durée.

53 millions pour Turkoglu, 79 pour Elton Brand, 50 pour Corey Maggette, 65 pour Baron Davis, 40 pour Shauwn Marion, 58 pour Ben Gordon et 40 pour Charlie Villanueva.

Le point commun entre tous ces bons joueurs ? Des statistiques en chutes libres depuis la signature de ces contrats et deux matchs de play-off gagnés au total.

Une bonne affaire ? Sûrement pas.

Alors pourquoi sommes-nous si excités par cette inter-saison ?

Car, pour la première fois, le contingent de free agent compte dans ses rangs plusieurs de ces joueurs majeurs, si difficile à faire venir dans sa ville. Et pas des moindres !

James, Wade, Bosh, Stoudemire, Nowitzki, Reed, Joe Johnson, Pierce, Boozer, Ming, Ginobili… Une pluie de stars libres de signer où bon leur semble.

Il est très vite apparu que les plus anciens ne partiraient pas. C'est le cas de Pierce ou Nowitzki, par exemple. De même, il serait surprenant, bien que pas impossible, que Ginobili ne reste pas aux Spurs.

Ming est un pari difficile. Géant aux pieds d'argile, personne ne peut présager du nombre de matchs qu'il sera capable de jouer dans les prochaines saisons.

Reste deux vrai "franchise player", trois ailiers forts de très haut calibre, et un arrière shooteur de premier plan.

Il est impossible de réunir plus de trois joueurs dans la même ville. Même trois de ces stars demanderaient d'avoir fait le vide dans l'équipe qui les accueillerait.

Il existe peu de franchise qui ont réussit ce pari: New-York, New-Jersey, Miami, Washington et Chicago. On peu retirer de cette liste New-Jersey, malgré la forte  présence de Jay-z, et Washington qui, en plus du peu d'attrait des villes, présentent un effectif décimé.

New-york a commencé très fort en faisant signer Amare Stoudemire. Un gros coup pour l'hôte du Madison Square Garden, et un ambassadeur de choix pour faire signer the Choosen One, Lebron James. Car, il ne faut pas se leurrer, toutes ces équipes peuvent offrir le même salaire à James. Ce qui fera la différence, ce sera leur capacité à lui offrir le titre dans les deux prochaines années. Or, dans cette optique, New-York, avec son énorme marché publicitaire, a frappé très fort.

Chicago se devait de réagir. Ayant déjà une ossature très solide (Rose, Noah, Deng…), la franchise de l'Illinois s'est considérablement renforcée en signant Carlos Boozer. Un banc solide, un top four de qualité, une équipe très jeune, si vous ajoutez Lebron, ou Wade à ce tableau, vous obtenez une des plus belles équipes de tous les temps.

Miami se trouve dans une situation différente. C'est la seule à déjà posséder dans ces rangs l'un de ces joueurs recherchés, Dwane Wade. L'équipe est déséquilibrée, mais la seule présence de D-Wade suffit à atteindre les play-off, et l'ajout de Chris Bosh ou de Joe Johson peut en faire un prétendant au titre. Ce dernier a pris une décision rapide et a resigné  à Atlanta. Restait à attirer Bosh. Tout d'abord, Miami s'est mis d'accord avec Wade pour qu'il resigne à un tarif moindre que ce qu'il peut prétendre pour pouvoir attirer Bosh et garder un peu de marge pour faire venir un autre gros poisson. Ensuite, Wade va convaincre lui-même Bosh. Il accepte un contrat de six ans.

Au vue de ces signatures, il reste deux franchises en course pour accueillir Lebron James. Miami, avec ses deux pointures, et Chicago, avec son marché porteur, sa jeune équipe, et le prestige des Bulls. New-York n'a pas l'équipe pour rivaliser.

Le problème de Miami est lié à la ville. Miami, c'est Cleveland, avec la plage en plus. Pas une ville agréable, petit marché, peu d'occupation, beaucoup de retraités… Pas très attractif au final. Son point fort, c'est sa fiscalité. Si Chicago peut offrir le même salaire, James gagnerait plus en signant au Heat. Le choix est difficile, mais la possibilité de jouer dans une équipe quasi imbattable et de gagner encore un peu plus d'argent va avoir raison de Chicago.

Miami se retrouve donc avec trois joueurs d'exception, auxquels s'ajoute Chalmers, le meneur encore sous contrat.

Et... c'est tout.

La mission de Pat Riley va être de trouver des spécialistes de leur poste, des "role player", capable de compléter l'effectif. Surtout des joueurs d'expérience en mal de titre. On pense maintenant à Michael Reed, Mike Miller,  Marcus Camby, Tracy Mc Grady, Luis Scola, Larry Hughes, Grant Hill, Kyle Korver, Drew Gooden, Kenyon Martin…

Il y a fort à parier que nombre de ces joueurs vont signer à Miami. Le message est simple, si vous avez gagné assez d'argent durant votre carrière et que vous voulez un titre, signez à Miami. Si on ajoute Udonis Haslem, que la franchise va sans doute essayer de garder, cela risque de nous donner un épouvantail filant directement vers le titre.

Si on peut avoir quelques doutes quand à la capacité de ces joueurs extraordinaires à jouer ensemble, il parait probable que cette équipe remportera tout de même trois ou quatre titres sur les six prochaines années.

Enfin, n'oublions pas les équipes en place comme les Lakers, les Celtics, le Magic, la jeunesse de Portland et Chicago qui ressort de cette inter-saison renforcé.

Quoi qu'il arrive, ces transferts auront remplis leur rôle estival... nous faire rêver. 

 

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Commentaires
C
En voilà encore un inconnu... Il est de la génération Diot ? Pivot, meneur, ailier ?<br /> Sinon, moi je propose Alban Romanevko... Ne me demandez pas qui c'est, ce nom est sorti tout droit de mon imagination !<br /> Et je veux pas dénoncer, mais le Viennois est revenu (je l'ai eu au téléphone - enfin) et prépare son come back sur la toile... Patience, patience !
R
en attendant le come back autrichien de Jérôme,<br /> warning sur un joueur en devenir : Andrew Albicy<br /> <br /> bon, je me mouille pas trop, <br /> c'est le mvp français du dernier championnat d'Europe de basket, <br /> où il a mené son équipe à la victoire (et contre la Grèce, messieurs, eh ouais).
R
en attendant le come back autrichien de Jérôme,<br /> warning sur un joueur en devenir : Andrew Albicy<br /> <br /> bon, je me mouille pas trop, <br /> c'est le mvp français du dernier championnat d'Europe de basket, <br /> où il a mené son équipe à la victoire (et contre la Grèce, messieurs, eh ouais).
J
Je suis actuellement a Vienne et je ne reviens que lundi soir. Il faudra donc attendre la semaine prochaine pour la suite...
R
pour Romain Sato, voir http://en.wikipedia.org/wiki/Romain_Sato<br /> très très bon joueur, une possible très bonne surprise s'il adapte à la nba<br /> après, rien ne dit qu'il soit capable de mettre suffisament de sous pour le faire venir,<br /> en tant que top player en europe, je crains qu'il y perde<br /> sinon, pour le trio floridien,<br /> j'aurais tendance à dire qu'ils vont jouer ensemble, reste à savoir si cela tiendra en playoffs
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