Le pays continent
J-1. Les saucisses viennent d'atterrir dans le frigo, les bières sont au frais et le drapeau français est déjà étalé sur le dossier du canapé. Tout est prêt pour...
Stop ! J'aimerais, pour une fois, écrire sans fioritures sur un sujet qui trotte depuis plusieurs années dans ma petite tête d'Européen et qui finit toujours par m'échapper, faute pour moi de pouvoir comprendre.
Il y a comme de la fascination devant la solidarité, mieux la fraternité que manifestent, entre eux, ceux qui vivent sur la terre africaine, qui y sont nés ou qui la portent dans leur sang. Quand les médias relaient l'idée que l'Afrique vibre comme un seul continent - ce qu'elle est - ou comme un seul pays - ... -, on peut recevoir ces mots avec un peu de distance, exactement comme si, examiné à la loupe des journalistes, le lien africain paraissait exagéré, voire fantasmé. Quand on entend que les Algériens, les Nigérians ou les Sud-Africains joueront tous à domicile et qu'ils seront comme des lions, indomptables ou non, on peut sourire. Quand Samuel Eto'o exhorte Didier Drogba à se remettre de son bras cassé si ce n'est pour lui, sinon pour l'Afrique, leur terre nourricière, le lien devient plus que réel, intime autant qu'intense, paradoxalement.
Fascination et incompréhension, forcément. Imaginons-nous, demain, la France se réjouir de jouer chez elle, en Estonie, en Italie, sous prétexte que c'est l'Europe, et y trouver là une source de sur-motivation ? Non, bien sûr.
C'est peut-être une histoire de cicatrices - il y a des spécialistes pour dire ça et je ne suis personne -, mais l'Afrique éprouve chaque jour le sentiment de fraternité. Il n'est pas dit que l'un de ses représentants aille créer la surprise et que la fête dure longtemps tout en bas du continent, mais une chose est sûre : nous avons à apprendre d'elle.