Une histoire de fous...

On prête à Confucius - même en temps de crise... - de bien belles paroles et d'autres, un peu plus obscures - "c'est seulement quand l'hiver est arrivé qu'on s'aperçoit que le pin et le cyprès perdent leurs feuilles après tous les autres arbres"... Les plus grands tacticiens gagneraient sans doute s'en inspirer. Ainsi, quand il conseille de "garder en toute chose le juste milieu" - en toute chose, donc, aussi dans le football, hé bù ?  -, on pourrait s'amuser à féliciter les dirigeants du Bayern d'avoir su retenir leur feu-follet boulonnais, bon gré mal gré, et de ne pas avoir cédé aux sirènes de Bernabéu...

Mais, ce matin, c'est une autre citation qui m'est tombée dessus, un peu par hasard ; un hasard qui fait si bien les choses. "La nature fait les hommes semblables, la vie les rend différents". Ce à quoi le bel Canto ajouterait que "tout être différent, sortant de la norme, est considéré comme fou", comme pour se défendre des regards que, longtemps, on a posé sur le King de United.

Voilà donc ! La différence et la folie ! De la première à la seconde, il n'y a rien, qu'un pas chassé... Si, aujourd'hui, je me sens profondément différent, est-à-dire que je suis fou ? Epargnons-nous l'empilement des références, mais Dali était, lui, bien convaincu du contraire. Le fou, c'est l'autre ! A la réflexion, cela m'arrange ! Je valide !

Le fou, c'est donc l'autre, celui qui ne voit pas, qui ne croit pas, qui ne dit pas comme moi. L'autre, c'est celui qui ne me ressemble donc pas, qui diffère de moi. C'est l'auteur des lignes que j'ai lues dans le train, qui condamne déjà l'OM à se battre pour un huitième de finale de la coupe de l'UEFA - pardon, de l'Europa League.

Deux défaites en deux journées, le bilan n'est pas vraiment bon. On sort des vestiaires, les calculettes en main après avoir collé l'oreille sur le transistor pour savoir ce qu'il s'est passé en Italie - il paraîtrait que les Iphone et Blackberry ont remplacé les postes de radio portatifs... soit ! Les objets se succèdent, mais n'altèrent pas l'image.

Et là... Problème de méthode. L'Equipe enterre en une l'espoir d'une qualification au second tour de la Ligue des Champions. La conclusion s'appuie sur des règles de calcul sûrement savantes : Real 6, Milan 3, Zurich 3, Marseille 0 ; je retiens 12 et j'enlève 18 = une cité phocéenne qui suivra, au printemps, à la télé, les grandes explications entre prétendants au titre suprême.

De mon côté, je me suis réjouis de la défaite du vieux Milan. Noooon ! Pas parce que c'est une escouade transalpiiiine - quoique... Plus simplement parce que la surprise suisse relance d'autant les chances marseillaises. Au basket-ball, dans le money time, l'unité de mesure devient la possession de balle, équivalant selon les esprits à 2 ou à 3 points : l'objectif est de mettre l'adversaire à deux ou trois "possessions" à moins d'une minute de la fin du match. On considère que l'écart est alors suffisamment creusé pour interdire, sauf accident, le retour du concurrent. Osons le parallèle et transposons : préférer voir les Olympiens à quatre points derrière les Milanais - ce qui aurait plus au journaliste de l'Equipe -, c'est préférer les mettre à deux matchs de leurs rivaux. Le résultat de mercredi, qui les laisse à trois points derrière les Rossoneri et les Suisses de Zurich porte, tout au contraire, l'écart à un seul match. Tout, autrement dit, reste possible et nos petits Français sont, plus que jamais, maîtres de leur destin.

De toute évidence, nous ne réfléchissons pas de la même manière. C'est, au fond, l'histoire du verre à demi-vide ou à moitié plein. Et ce n'est pas Pamela Anderson, étendue nue sur la plage, qui me contredira...

Comments

[La Bordelaise]

Mais que vient faire Pamela Anderson, qui est par ailleurs très distinguée (!), parmi les problèmes mathématiques footballistiques rencontrés par l'OM ? Qui, quoi qu'il en soit, verre à moitié vide ou à moitié plein, sera reversée en UEFA au grand maximum ! Et oui, je ne suis pas "La Bordelaise" pour rien .....