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Objectif sport
12 janvier 2009

Les leçons de football (ou Bordeaux - PSG)

Leçon n° 1 : du mouvement, encore, toujours. Jusqu'à en vomir. Bouger. Courir. Demander le ballon. Solliciter le passeur. Focaliser l'attention des adversaires, qui n'ont pas les yeux des caméléons. Sans tordre les lignes. Etre naturellement solidaires. Se replacer ou prendre la place de celui qui manque à son poste. Et après ça, s'il reste un peu de force et de concentration, tenir la durée du match.
On a vu des équipes - le mot est pesé - étouffer les autres en un interminable pressing. Je me souviens des Gunners, recevant dans le mythique stade d'Highbury une Juventus éberluée, un soir de Ligue des champions. Mais souvent, l'effort collectif ne dure qu'un temps. C'est humain.
Bordeaux, dimanche, a réussi à dominer physiquement Paris sur la totalité de la rencontre. Performance exceptionnelle, qui marque les esprits et fait la victoire plus belle encore. Du football. Les courses ont rarement été faites dans tous les sens, désordonnées - même si Cavenaghi s'est parfois laissé prendre à ce jeu. Les marines ont joué en bloc, agressifs sur le ballon et non sur l'homme - à l'exception du doigt de Chamak dans l'oeil d'Armand. Les appels entre les lignes n'ont pas cessé. Chapeau.

Leçon n° 2 : le football est un jeu de passes ; mais une passe peut suffire à faire le football.
Ou plus précisément, une passe peut suffire à donner le but, ce qui est l'objectif premier du football. Marquer un but - ou deux, pourquoi s'en priver ? Certains en rêvent, le tout est de savoir comment. Il n'est parfois pas besoin de beaucoup. L'essentiel est de trouver un espace, de placer l'attaquant et de soigner la dernière passe.
La dernière, ou la première. La passe de Chalmé pour Cavenaghi vaut le but de l'Argentin. Une merveille d'ouverture, le pied tombant sous le ballon d'un petit coup sec pour donner un effet rétro après le rebond. Si l'action n'est rien sans le finisseur, bravo au passeur, à son coup d'oeil.
Chalmé... Défenseur latéral formé à la méthode Puel et couvé par Laurent Blanc. Un joueur dont le travail le rend éligible depuis des semaines, voire depuis des mois, à la sélection bleue et que les fous, les aveugles et les adorateurs de Cristiano Ronaldo ne voient pas éclore.

Leçon n° 3 : marquer et défendre. L'ordre importe peu. Deux objectifs bien différents mais liés et qui, pour cette raison, doivent être réalisés. La quadrature du cercle, bien souvent...
A Bordeaux, l'équipe a pu compter dimanche sur deux défenseurs centraux irréprochables. Des piliers - on aurait dit des montagnes, en vérité. Devant les deux tours, un roi injustement dénigré : Alou Diarra, autre monstre physique, dans le sens affectueux du terme. Le détail qui fait la différence ? Ce sont trois joureurs qui font d'abord ce pour quoi ils sont sur la pelouse. Ca a l'air bête, mais c'est devenu un luxe pour ceux qui sont attachées - au propre comme au figuré - aux tâches défensives. Diarra est avant tout un milieu défensif, un vrai, à l'ancienne mode sans que ce soit péjoratif. Il ne traversera pas le terrain en éliminant six adversaires, en jouant de l'extérieur du pied gauche ou en jonglant de la tête. Mais il fera exactement ce que le Président attend de lui. Comme les deux défenseurs, Diawara et Henrique, qui ont... défendu pendant 90 minutes. Proprement. Avec pour résultat de dégoûter les Parisiens, d'inhiber leur envie de révolte et de les résoudre à l'impuissance. Voilà.

Leçon n° 4 : l'homme est faillible.
La faiblesse des hommes et la faiblesse des arbitres. Accepter leurs erreurs ou renoncer à jouer.
Pendant la rencontre, les hommes en noir n'ont pas brillé. De quoi relancer encore un peu la polémique, même si elle devrait passer en second plan derrière le spectacle et le beau jeu.
Makélélé n'a pas réussi à porter l'équipe de la capitale, à la réveiller. Malgré son poids, son expérience. Il a même donné le quatrième but à Fernando, entré en jeu, d'un tacle désespéré.

Leçon n° 5 : savourer, voir et revoir le but mille fois dans sa tête.
Sans doute le plus difficile car ça ne dépend de rien d'autre que d'une personne. Une personne rare, qui plus est.
Le but de Yohan Gourcuff est le petit bijou de la soirée. Un acte d'artiste qui n'est pas sans faire penser à un autre chef d'oeuvre, dans son exécution, par sa rapidité et par l'instinct qui s'exprime en un millième de seconde - le temps qu'on lui a laissé et dont savent seulement profiter les talentueux. Je pense au but de Karim Benzema, l'année dernière, contre Manchester United, à Gerland.
Un but qui passe et repasse mille fois dans ma tête...

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Commentaires
C
Je n'étais pas là dimanche, mais j'aurais aimé voir le match... avec toi !<br /> <br /> Bisou
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