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Objectif sport
1 juillet 2008

And the winner is…

L’Euro a livré ses secrets et, de l’avis de tous, l’Espagne fait un beau champion. Elle a remis au goût du jour l’art d’attaquer sans trop s’inquiéter de sa défense, en jouant à plat, dans les pieds, à une touche de balle si possible. Trouver les bons joueurs dans les bons espaces, derrière les défenses, toujours. Elle aurait voulu prouver qu’il était possible de faire du football un spectacle, elle ne s’y serait pas pris autrement. Le Français en reste pantois.

Bravo donc à l’Espagne, qui possède des diamants en Fabregas, Torres, Xavi, Iniesta, Silva, Villa, et même ceux qui poussent derrière eux – Cazorla, notamment. La moyenne d’âge de l’équipe, extraordinairement basse, autorise déjà à voir, pour eux, les titres s’enfiler comme des perles. Pareille prédiction paraît pourtant audacieuse, tant la concurrence promet d’être belle avec les Portugais, les Argentins, la Russie, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Brésil ou… la France.

A peine les délégations sont-elles rentrées chez elles que l’on pense à l’attribution du Ballon d’or. Le réflexe est légitime : le lauréat est désigné par un collège international de journalistes parmi une liste de 50 joueurs qui ont brillé dans leur club ou dans leur sélection, l’idéal étant de cumuler les titres dans les deux tableaux.

Certes, le résultat de l’équipe nationale ne prédétermine pas toujours avec exactitude l’octroi de la récompense individuelle. Le parcours réalisé la même année par le club où évolue le lauréat pèse énormément, de même que le comportement du joueur lui-même. Ainsi, Andreï Chevtchenko a été élu en 2004 malgré l’absence de l’Ukraine à l’Euro portugais. Il termina néanmoins cette année-là champion d’Italie avec le Milan AC et meilleur buteur du Calcio. Parfois, le Ballon d’or s’assimile à une récompense pour service rendu au football. Il s’agit alors d’honorer une carrière plus que des résultats. Le cas de Luis Figo, élu en 2000 devant Zinédine Zidane sans avoir rien gagné, est sans aucun doute à classer dans ce registre.

Cependant, force est de reconnaître que le Ballon d’or est dévolu comme par enchantement, les années paires, à un joueur appartenant à une nation qui s’est particulièrement illustrée lors d’un Championnat d’Europe ou d’un Mondial. Cannavaro en 2006, Ronaldo en 2002, Zidane en 1998, Sammer en 1996 en sont les derniers exemples, avec mention spéciale à l’attaquant brésilien dont la récompense n’a vraisemblablement tenu qu’au titre de champion du monde décroché par le Brésil en Corée du Sud et à celui de meilleur buteur du tournoi…

L’histoire du trophée individuel nous apprend donc, hormis quelques exceptions, que l’année de leur élection, les footballeurs doivent avoir brillé indifféremment en club ou en sélection, tout en ayant réussi à se démarquer individuellement du reste de l’équipe. La position occupée sur le terrain a aussi son importance, même si celle-ci est davantage d’ordre statistique. Ce sont en effet les attaquants et les milieux – généralement offensifs – qui sont le plus souvent élus. Seuls cinq Ballons d’or leur ont échappé depuis 1956 : un gardien (Yachine en 1963) et trois défenseurs (Beckenbauer par deux fois – 1972 et 1976 –, Sammer et Cannavaro) ont eu droit aux feux des projecteurs.

Au vu de ces données, il y a de fortes probabilités pour que le profil de celui qui sera élu à la fin de l’année 2008 soit un milieu dribbleur, un passeur génial ou un buteur craint. Cristiano Ronaldo a cumulé les trois casquettes cette saison. Et les titres qui vont avec. Il est le favori, depuis longtemps. A peine avait-il fini de lacer ses chaussures en janvier qu’on lui promettait déjà le fameux Ballon doré pour Noël. Il a pour lui non seulement l'envie démesurée du public de le voir couronné mais aussi un bilan impressionnant. Champion d’Angleterre et meilleur buteur de la Premier League, il a aussi marqué en finale de la Champions League remportée avec les Reds de Manchester et dont il termine également meilleur buteur. Autant dire que le tapis rouge déjà déroulé en janvier risque de le rester jusqu’à la fin de l’année civile…

La victoire de l’Espagne à l’Euro est-elle de nature à troubler la fête annoncée ? Sans vouloir forcer mon esprit de contradiction – ce n’est pas l’envie qui manque –, il me semble que c’est possible.

On a parlé de Torres, pendant la finale de l’Euro qu’il a survolée de très, très haut, et puis un peu après, au moment où l’ombre du Ballon d’or planait dans les salles de rédaction. Ce ne serait pas usurpé. Sur le papier, néanmoins, il est battu par le Portugais, qu’il croise depuis cette saison sur les pelouses anglaises.

Je voterais plutôt Casillas.

Ce n’est pas une prédiction – j’apprends de mes erreurs ! Juste un sentiment, et la volonté de dire qu’il y a autre chose que des dribbles, des buts et des cheveux gominés dans le football. Il y a ceux qui font de la magie avec leurs pieds, ou ceux qui empêchent le ballon de rouler dans les filets et donnent à leur club ou à leur pays des titres.

Pourquoi Casillas là où Paolo Maldini a échoué et où Messi – certainement – échouera cette année ?
Parce que côté titres, il n’a rien à envier au number 7 de United : champion d’Espagne avec le Real, il est depuis peu champion d’Europe avec l’Espagne. Un Euro où Ronaldo n’a été que l’ombre de lui-même.
Parce qu’il est, à 27 ans, le capitaine de ces deux formations auréolées d’un titre en 2008.
Parce que la Maison blanche sait ce qu’elle lui doit. Auteur d’une saison pleine avec son club, il a contribué largement au titre national.
Parce qu’il a marqué les esprits en quart de finale de l’Euro, en arrêtant deux tirs au but italiens.
Tout bonnement parce qu’il est indispensable, dans quelque équipe que ce soit, et parce qu’il est, avec Cech et Buffon, le meilleur gardien au monde.

Je tiens mon héros, mon favori pour la statuette ronde. Il ne l’est peut-être pas pour tout le monde, mais mérite au moins une place sur le podium. Qui vivra verra !

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Commentaires
J
Je suis complétement d'accord. J'en étais arrivé à la même conclusion. Je m'associe à ce sentiment.
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