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Objectif sport
16 mai 2008

Demain, l'OM...

Demain, Marseille devrait s’arrêter de vivre. Les yeux seront vraisemblablement tous rivés sur le Vélodrome, et les oreilles tendues vers Marcel Picot. Mais… et après ? Imaginons que la Bonne-Mère exauce les souhaits des Phocéens. Imaginons le nul ou la défaite de Nancy. Imaginons la qualification arrachée à l’est. La saison, à coup sûr, serait considérée comme réussie. Cela changera-t-il quoi que ce soit pour la saison prochaine ? Je veux dire, excepté le droit de disputer un premier tour dans la prestigieuse Ligue des champions ? Le coeur serré, je parie que non...

L’OM semble écrasé par son passé, l’OM ayant écrit, voilà plus de quinze ans, l’une des plus belles pages de l’histoire du football français. L’équipe qui a perdu la finale de Bari était fabuleuse, au sens littéral du terme. Elle avait éliminé en quart de finale de la coupe des clubs champions le grand Milan au terme d’un duel d’anthologie qui continue de donner la chair de poule…

Souvenirs, souvenirs… San Siro. Le ballon passe devant Gullit et Rijkaard et arrive sur Abedi Pelé. Le Ghanéen est dos au but, Ancelotti sur ses talons. Il démarre, le contourne – c’est si facile ! – et glisse à Waddle du bout du pied. L’Anglais, dos au but lui aussi – ah, les défenses italiennes ! –, contrôle et se retrouve avec trois Milanais sur lui. Avec ses grandes pattes et son allure gauche, il parvient à décaler Papin à droite pour une finition parfaite. Ce carré de pelouse est le jardin du ballon d’or 1991, et son geste du pied droit, sa marque de fabrique. L’OM de Tapie, menée 1-0, égalise et ramène le nul d’Italie. Berlusconi grimace.
Match retour un peu tendu mais les stars néerlandaises et transalpines pèsent peu sur la défense blanche légendaire : Amoros, Boli, Casoni, Mozer et Di Meco imposent un défi physique permanent et ne laissent pas souffler des rossoneri sans imagination. La rencontre achève de rentrer dans l’Histoire sur deux actions : à la 75ème minute, Abedi Pelé se démarque sur l’aile gauche. Sans solution, avec six Milanais dans la surface, il centre, désespéré. Le ballon arrive dans l’axe, Papin se bat, le dévie de la tête, désespéré. Le ballon part en cloche et se retrouve à l’angle de la surface, à droite en regardant les buts de Rossi. Avant qu’il ne rebondisse, Waddle surgit et frappe du droit – il avait un pied droit ??... Personne d’autre ne pouvait marquer à ce moment-là ; cet instant lui était dédié, à lui qui finira le match en marchant, usé par les efforts consentis et le traitement particulier que lui a réservé Maldini tout au long du match. 13 minutes plus tard, les Milanais assommés croient tenir l’occasion de sortir la tête haute : une panne de courant prive le stade d’une partie de son éclairage, et certains joueurs, encouragés par leurs dirigeants, refusent de reprendre la partie une fois les choses revenues en ordre. Milan perdra finalement le match 3-0 et sera interdit de compétition européenne l’année suivante. Les Marseillais, eux, reviendront quelques semaines plus tard en Italie pour jouer la finale et pour la perdre.

L’équipe se renforcera. Un « sorcier » prendra les rênes de l’équipe, qui compensera les départs de quelques-uns par l’arrivée de Barthez, Angloma, Desailly, Sauzée, Deschamps, Martin Vasquez, Boksic ou Völler. Mais, ironiquement, le moment où le club décrochera la coupe d’Europe est aussi celui où il s’effondrera. De l’affaire OM-VA, la « Metropolis » marseillaise ne s’est toujours pas vraiment remise. Revenu dans l’élite en 1996 après deux années de purgatoire en 2ème division, le club ne parvient plus à se mêler à la course au titre, exception faite de la saison 1998/1999, où l’OM terminera à 1 point de Bordeaux. Et pourtant, pourtant, les yeux se tournent chaque année vers Marseille, comme si le club devait tôt ou tard renouer avec son passé. L’attente est énorme et les résultats, eux, sont en dents de scie. L’année prochaine fera-t-elle exception à la règle ?

Mélancolique de son passé, l’OM est également pris de vitesse au présent par un autre Olympique. Lyon réussit là où Marseille rêve d’aller. Lyon a une équipe, faite d’individualités fortes ; Marseille n’a qu’un diamant, deux quelquefois, auquel s'ajoutent deux ou trois guerriers et des joueurs plus anonymes ou, ce qui est sans doute pire, des talents certifiés qui déçoivent et tirent l’équipe vers le bas. Lieu de passage et parfois d’éclosion d’étoiles du football, l’OM n’apparaît plus en fait que comme un vivier dans lequel les plus grands, les plus riches et, aujourd'hui, les plus attractifs, viennent puiser. Ce faisant, le club s’appauvrit au lieu de s’enrichir ; au mieux, il stagne, mais, dans tous les cas, il n’a pas encore les moyens de rivaliser avec celui qui s’apprête à conquérir sa septième couronne ou de résister aux sirènes des habitués de la Ligue des Champions, qui font rêver autant que l'OM... de 1991.

Alors, bien sûr, il est possible d’imiter le nouveau modèle français. Il faut prendre, comme Lyon, le temps de construire une équipe par petits bouts, de recruter tous les ans les deux ou trois meilleurs joueurs du championnat national. Pas n’importe lesquels non plus, car leur profil et leur personnalité doivent être adaptés au projet. Il faudrait de la patience et de la science. Naturellement, l’OM a déjà tenté. A l’inter-saison, la perte de Ribéry avait été jugée – à raison sur le papier – intelligemment compensée. Et pourtant…

Que penser de la prochaine saison ? On annonce Ben Arfa et Kim ; vont-ils changer l’OM ? Sentiment contrasté : le premier va bien à Marseille, mais ne lui permettra sans doute pas d’aller décrocher les étoiles ; le second risque de s’y perdre, mais saurait, avec d’autres et avec le temps, faire peur même à Lyon, Madrid ou Chelsea.
Ben Arfa est une perle dont l’OM aurait envie de se saisir. La cité phocéenne a besoin de lui autant que lui a besoin d’elle – chababada… Il a les gestes pour la séduire, les dribbles pour l’enflammer. Il provoque, a des coups de génie, percute, contrôle et joue avec le ballon comme nul autre. Il y aura sans doute à Marseille des benarfades comme il y eut des papinades et des drogbades. Même les dix-douze touchers de balle qu’il croit nécessaires avant de lever la tête et de faire sa passe seront, à l’OM, une merveille. Mais l’OM restera déséquilibrée, sauf à construire autour du jeune espoir, à réunir autour de lui des joueurs de devoir tels que Niang ou Cana, et à consolider la défense. Sans ça…
Kim ? Ce qui pourrait arriver de pire à l’OM est qu’il se fonde dans le collectif et finisse par se mettre au diapason des joueurs passés à Marseille et qui ont, à la longue, oublié d’être éclatants. Il faudrait qu’il sache d’emblée s’imposer dans le groupe comme l’un de ses leaders, qu’il ne craigne pas l’environnement, qu’on lui donne du temps et qu’on lui pardonne ses déchets et son temps d’adaptation. Or, il n’est pas sûr que le joueur, par ailleurs très fin, ait le tempérament pour exploser sur les bords de la Méditerranée. Fasse que je me trompe…

L'OM sera toujours l'OM ? Tout ne tient au fond qu'à un fil car tout n'est pas mathématique. Peut-être verra-t-on Kim passer le ballon à Ben Arfa - et réciproquement ? - et l'action se finir par un but qui offrira le titre à Marseille... Peut-être.

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Commentaires
R
La nostalgie me reprend, les larmes de Boli à Bari... pas forcément!<br /> Je me rappelle l'époque du grand Marseille avec les papinades, Waddle et sa technique, Basil Boli pour ce qu'il représentait (?), Di Meco pour ses tacles de foufous (sans blesser un seul joueur me précise-t on...)... et surtout la finale qui restera mythique pour être la seule gagnée par un club français, et ce sur le "grand" Milan!!!<br /> Ah Munich! De cette finale, il ne reste que des souvenirs. A quand un club français regagner la ligue des champions? On y a cru avec Monaco, on commence à cesser d'y croire avec Lyon qui commençait à faire croire que ce club est un vrai grand d'Europe...<br /> Il reste un peu de chemin...<br /> Il reste aussi l'image du stade olympique de Munich qui n'est même plus l'antre du Bayern...<br /> Il reste L'OM!<br /> Mais quel OM?<br /> Oui quel OM pour nous faire revivre, pas forcément une ligue des champions de folie (du moins pas tout de suite, il faut être réaliste), mais des matchs de championnat de France dont on pourra dire que l'OM d'avant est de retour?<br /> Je rejoins l'analyse de la micro-blogosphère... l'OM d'aujourd'hui n'est pas encore celui que l'on attend, peut être à cause de son passé, des attentes du public phocéen, ou de Pape Diouf et ses acolytes (je sais pas, peut être!?), ou peut être à cause de ces joueurs qui se dévoilent ailleurs et se dégonflent à l'OM (la chaleur de la Méditerranée?).<br /> Au final, à part les exceptionnels Drogba, Ribéry, qui réussit à l'OM?<br /> Celui qui y a toujours vécu comme Nasri? ou celui à qui on donne le temps de faire ses preuves?<br /> Qu'adviendra-t il de l'OM si à chaque saison, on se débarrasse de quelques joueurs qu'il faut peut être garder (pas tous, c'est sûr)?<br /> Chaque nouvelle saison apporte son lot de déceptions à l'OM...<br /> Les joueurs ne sont pas tous ceux qu'on attendait. Mais alors que dire de la venue éventuelle de Ben Arfa?<br /> Ce joueur est, selon moi, capable de tout; du pire comme du meilleur!<br /> Être "perso" et parfois gâcher, et parfois faire des étincelles!!!<br /> Cette fois-ci je ne mouillerais pas mais si Ben Arfa vient à l'OM, il ne pourra pas tout faire, alors prions seulement que pour le bien du championnat de France, l'OM redevienne l'OM!<br /> Ça passe par le recrutement de joueurs vraiment dignes de porter le maillot... et faire en sorte que le public en veuille moins aux joueurs à qui on ne peut pas non plus tout demander!
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